FORMATION — Un nouvel insigne pour les COS !

Jean Flye —  — Modi­fiée le 7 octobre 2021 à 03 h 20 

#BrigadeInside — Le 14 juin dernier, dans l’espace muséal, a eu lieu une cérémonie intimiste, mais très lourde de symbole ! Le général de division Jean-Marie Gontier, commandant la BSPP, a remis symboliquement les premiers insignes de commandant des opérations de secours. Le capitaine Ludovic B., chef du centre de formation des cadres, ainsi que le commandant Christian D., chef de la formation des officiers, en ont été les premiers récipiendaires. Retour sur la genèse de ce brevet majeur pour la Brigade.

L’histoire débute en 2012 : le ser­gent-chef L., du grou­pe­ment des appuis spé­cia­li­sés (GAS), rédige une fiche d’idée nou­velle (FIN) et pro­pose la créa­tion d’un bre­vet métal­lique « cer­ti­fi­cat chef de garde incen­die ». Un tel insigne n’existe pas pour les mili­taires de la BSPP, sa créa­tion sym­bo­li­se­rait la recon­nais­sance du tra­vail pro­duit et la gra­ti­tude de l’Institution. Mal­gré l’excellente idée, cette FIN ne sera pas exploi­tée. Sept ans plus tard, en 2019, le capi­taine B., du deuxième grou­pe­ment d’incendie et de secours, et le lieu­te­nant-colo­nel Laurent Viguier, du GIS 3, pro­posent, sans se concer­ter, de mettre en place un insigne de qua­li­fi­ca­tion COS.

DE LA FICHE AU PRIX KREBS
Aujourd’hui, si le pro­jet est enfin deve­nu réa­li­té, c’est avant tout grâce à l’investissement et à la per­sé­vé­rance du lieu­te­nant-colo­nel Laurent Viguier, com­man­dant en second du GSS. En 2018, l’officier supé­rieur débarque à la BSPP tout droit venu de l’infanterie après un pas­sage par les pro­grammes d’armement. Nou­vel­le­ment affec­té à la Bri­gade, il com­mence sa for­ma­tion ini­tiale d’officier par le cer­ti­fi­cat tech­nique de pre­mier niveau de sapeur-pom­pier puis par le cer­ti­fi­cat de chef de garde incen­die. « À la fin de cette for­ma­tion exi­geante, pen­dant le débrie­fing avec le chef de corps, j’ai eu le sen­ti­ment qu’il man­quait un bre­vet qui vien­drait maté­ria­li­ser ce par­cours d’excellence de nos cadres au sein de la filière incen­die… en par­ti­cu­lier pour les sous-offi­ciers dont le par­cours à la Bri­gade force l’admiration », explique l’officier supé­rieur. « De là est par­tie l’idée de faire une fiche d’idée nou­velle que j’ai reprise en 2019 lors de ma muta­tion au bureau études et pros­pec­tives. C’est aujourd’hui pour moi un immense hon­neur d’avoir appor­té ma pierre à l’édifice de cette véné­rable mai­son qu’est la Bri­gade. C’est aus­si une immense fier­té d’être arri­vé à concré­ti­ser ce pro­jet pour nos capo­raux-chefs et nos sous-offi­ciers car je sais leurs par­cours par­ti­cu­liè­re­ment sélectifs. »

En 2020, le pro­jet est récom­pen­sé par une belle troi­sième place lors du prix de l’innovation Krebs.
Après un che­min long et sinueux, la créa­tion de l’insigne est vali­dée par le com­man­de­ment (voir enca­dré). Pour la BSPP, la volon­té de créer un bre­vet COS per­met, d’une part, d’affirmer une nou­velle fois son sta­tut mili­taire, de mar­quer la spé­ci­fi­ci­té opé­ra­tion­nelle de l’unité, mais aus­si de valo­ri­ser le par­cours des mili­taires qui s’engagent dans la voie de l’avancement. Au même titre que le bre­vet para­chu­tiste pour les troupes aéro­por­tées, ou le bre­vet d’alpinisme mili­taire pour les uni­tés de chas­seurs alpins, cet insigne COS consti­tue un insigne de qua­li­fi­ca­tion opé­ra­tion­nelle propre à la bri­gade de sapeurs-pom­piers de Paris. Sa créa­tion per­met à chaque sapeur-pom­pier de Paris de por­ter un bre­vet qui tra­duit par­fai­te­ment la spé­ci­fi­ci­té du métier de son uni­té d’appartenance et par­ti­cipe ain­si à son rayon­ne­ment au sein de l’armée de Terre et de la com­mu­nau­té des SDIS.

Le capo­ral-chef est le pre­mier « com­man­dant des opé­ra­tions de secours » de la chaîne de com­man­de­ment de la BSPP.

LOURD DE SYMBOLES
La mise en œuvre gra­phique de l’insigne a été confiée dans un pre­mier temps au groupe maquette du bureau com­mu­ni­ca­tion. Le sapeur de pre­mière classe Nico­las Brei­ner en a réa­li­sé les pre­mières ébauches puis le major Didier Can­ta­rel, les fini­tions. Plu­sieurs élé­ments-clés, repré­sen­tant l’Institution, son his­toire et son iden­ti­té mili­taire ont été sub­ti­le­ment dosés pour créer un insigne digne de ce nom.

L’aigle impé­rial, tout d’abord, effi­gie du pre­mier Empire, rap­pelle que la Bri­gade est née des mains de Napo­léon 1er, le 18 sep­tembre 1811. Les deux haches, armes des sapeurs du génie, quant à elles, sym­bo­lisent l’identité mili­taire de la BSPP. Les branches de lau­rier et de chêne sont des élé­ments qui ornent le casque de tra­di­tion modèle 1933 ; le chêne, sym­bole de bra­voure et le lau­rier, de vic­toire. Ces branches viennent éga­le­ment mettre en valeur le suc­cès de la for­ma­tion diplô­mante. Le ban­deau « NEC FLUCTUAT MERGITUR », devise de Paris, démontre l’attachement his­to­rique de la BSPP et son ancrage géo­gra­phique. Enfin, les étoiles, variant de une à trois, maté­ria­lisent les trois niveaux de qua­li­fi­ca­tion des com­man­dants des opé­ra­tions de secours.

TROIS NIVEAUX DE QUALIFICATION
Les élus qui auront l’honneur de por­ter l’insigne COS de pre­mier niveau cou­leur « bronze » sont les titu­laires du bre­vet de capo­ral-chef. En effet, celui-ci maté­ria­lise la res­pon­sa­bi­li­té des capo­raux-chef en qua­li­té de pre­mier com­man­dant des opé­ra­tions de secours sur inter­ven­tion. Les titu­laires de la cer­ti­fi­ca­tion de chef de garde incen­die, pre­miers COS sur feu, se ver­ront quant à eux remettre l’insigne de qua­li­fi­ca­tion du deuxième niveau, cou­leur « argent ». Enfin, les titu­laires du stage COS-DSM se ver­ront remettre l’insigne du troi­sième niveau, le plus éle­vé, de cou­leur « or ». Les direc­teurs des secours médi­caux pour­ront eux aus­si por­ter cet insigne.

Doré­na­vant, à chaque fin de stage, les diplô­més rece­vront des mains de leurs for­ma­teurs leur bre­vet, sym­bole de leur suc­cès. Cet insigne, chaque sol­dat du feu, du capo­ral-chef, chef d’agrès du VSAV, jusqu’au géné­ral, com­man­dant la Bri­gade se l’est déjà appro­prié et est par­ti­cu­liè­re­ment fier de l’arborer sur son uniforme.

LE PARCOURS DU COMBATTANT DE L’HOMOLOGATION

L’autorisation de port de cet insigne n’a pas été de tout repos ! En effet, lorsqu’une uni­té mili­taire sou­haite créer un insigne, une demande offi­cielle doit être trans­mise au Père de l’arme, c’est-à-dire au géné­ral com­man­dant l’école d’application (l’école du génie pour la BSPP). Une fois l’approbation reçue du Père de l’arme, le dos­sier peut débou­cher sur une auto­ri­sa­tion du chef d’état-major de l’armée de Terre puis sur l’homologation du Ser­vice His­to­rique de la Défense. Cette homo­lo­ga­tion est maté­ria­li­sée par un numé­ro pour cha­cun des trois insignes. C’est ce docu­ment que l’histoire retiendra.


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