BRIGADE INSIDE — Ensemble face au Covid-19

Remerciement Général des renforts à Champerret

#BrigadeInside — EMIA, ENSTA, RMED avec la BSPP. Depuis le début de l’année, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris fait face à l’épidémie de COVID-19. En marge de l’opération « Résilience », la réponse opérationnelle de la BSPP est renforcée par les écoles et régiments des armées. Portrait de trois militaires de ces institutions, venus nous épauler.

La rédac­tion Allo18 —  — Modi­fiée le 29 avril 2021 à 03 h 05 

ASPIRANT YOUSSEF B.

L’EMIA EN RENFORT

Aspi­rant à l’école mili­taire inter­armes (EMIA), Yous­sef à démar­ré sa car­rière à la Bri­gade. Face à l’épidémie, il reprend du ser­vice aux côtés de ses anciens camarades.

« Ser­vir sous les dra­peaux, c’était une évi­dence pour moi », affirme l’aspirant Yous­sef B. Droi­ture, matu­ri­té et sens aigu des res­pon­sa­bi­li­tés se dégagent natu­rel­le­ment du jeune offi­cier de 24 ans lorsqu’il évoque son pas­sage au sein de la BSPP. 

Ori­gi­naire du Val-de Marne, Yous­sef entre en 2015 à Vil­le­neuve-Saint-Georges et rejoint ensuite le centre de secours Bon­dy (14e CIS). Le jeune pom­pier devient rapi­de­ment capo­ral puis capo­ral-chef. Il s’i­ni­tie au com­man­de­ment opé­ra­tion­nel et se fait muter à la caserne Blanche (7e CIS). En 2019, après une longue pré­pa­ra­tion, il passe les exa­mens pour l’EMIA, réus­sit le concours avec suc­cès et intègre la for­ma­tion. « Une fois sur les bancs de l’école, j’ai ren­con­tré des cama­rades de toute l’armée de Terre, témoigne-il. Je tire de cette for­ma­tion une belle aven­ture humaine. »

« C’EST UNE CHANCE DE POUVOIR SE RENDRE UTILE »

En mars 2020, l’épidémie du coro­na­vi­rus pousse les écoles de Saint-Cyr Coët­qui­dan à fer­mer leurs portes. Les élèves sont som­més de ren­trer chez eux pour se confi­ner. Rapi­de­ment, les six anciens pom­piers de Paris, en for­ma­tion à l’EMIA, voient dans cette crise l’occasion de se rendre utile. « Avant de par­tir, nous sommes allés à la ren­contre de la direc­tion pour leur faire part de notre idée : nous mettre à dis­po­si­tion de la BSPP, raconte Yous­sef. »

Depuis le 3 avril, l’aspirant arbore à nou­veau l’u­ni­forme du pom­pier de Paris. Il a rejoint son ancienne affec­ta­tion, Blanche, et a retrou­vé ses cama­rades. « Je prends prin­ci­pa­le­ment du chef d’agrès VSAV et du ser­gent de jour, pré­cise-il. Mon rôle consiste à ren­for­cer le ser­vice. En géné­ral, je suis de garde 72 heures d’affilé. » Yous­sef consi­dère cette situa­tion comme une chance. « Pour la pre­mière fois, des élèves de l’EMIA sont rap­pe­lés par leur ancienne for­ma­tion dans un contexte opé­ra­tion­nel, conclut-il. C’est une chance de pou­voir se rendre utile. »


ASPIRANT EMERYS A.

LES ÉLÈVES INGÉNIEURS MONTENT AU FRONT

Ori­gi­naire du Val-de-Marne, l’aspirant Eme­rys, 22 ans, a gran­di sur le sec­teur Bri­gade. Après un cur­sus en classe pré­pa­ra­toire, il est admis à l’école supé­rieure natio­nale des tech­niques d’armement, soeur de l’école Poly­tech­nique, dans le but de deve­nir ingé­nieur mili­taire. Son cur­sus d’élève ingé­nieur pré­voit un stage de pre­mière année au sein des armées. C’est dans ce contexte que l’aspirant Aw sert actuel­le­ment à la BSPP.

« L’objectif glo­bal est de ser­vir la France » , entame le jeune offi­cier avec convic­tion. « Mon cur­sus d’in­gé­nieur mili­taire me per­met­tra durant toute ma car­rière “d’armer” la France, mais, c’est à la BSPP qu’il m’est aujourd’­hui pos­sible de prendre une part active dans la crise que nous tra­ver­sons actuel­le­ment », pour­suit-il. Ser­vir à la BSPP est pour lui un hon­neur. Tout juste sor­ti du PECCH avec ses 32 col­lègues élèves ingé­nieurs de Poly­tech­nique affec­tés à la BSPP, ils décalent tous actuel­le­ment sur le sec­teur Bri­gade en tant que chefs d’agrès VSAV. Leur pré­sence est une for­mi­dable force vive pour la BSPP en ces temps de crise sanitaire.

Pour faire front, toute l’organisation du ser­vice incen­die et de secours a été repen­sée. « La struc­ture même de la caserne est bou­le­ver­sée. L’objectif est de dimi­nuer les ras­sem­ble­ments et de limi­ter les flux pen­dant toute la durée de la crise », pré­cise l’aspirant. La caserne a été scin­dée en trois groupes et cha­cun de ces groupes tourne tous les cinq jours. « Au sein de l’unité, toutes les mesures sont prises pour qu’il n’y ai pas d’attroupement. Tous les gestes bar­rières sont res­pec­tés. Man­ger en quin­conce, limi­ter le nombre de per­son­nel à la salle de sport, toutes les consignes sont sans cesse rap­pe­lées », sou­ligne l’élève ingénieur.

« L’ INTERVENTION POUR COVID DURE UNE HEURE TRENTE À DEUX HEURES »

Affec­té au sein de la 5e CIS, au centre de secours Cham­per­ret, il prend sa part dans le conflit que livre la BSPP face au COVID-19. Garde après garde, son expé­rience du risque bio­lo­gique mûrit. « Les inter­ven­tions COVID sont plus longues que les inter­ven­tions clas­siques. Le temps de s’équiper, de dés­in­fec­ter et de reti­rer la tenue, le contact avec la vic­time est lui-même plus long car il néces­site plus de pré­cau­tions. L’intervention pour COVID dure faci­le­ment une heure trente, voire deux heures dans le cas où l’on aurait une AR (ambu­lance de réani­ma­tion).» Lorsqu’il est de repos, l’aspirant A. reste confi­né au sein du centre de secours, afin de se rendre dis­po­nible pour son uni­té dès que possible.


Soldat de première classe LYLLIA B.

LE RÉGIMENT MÉDICAL EN PREMIÈRE LIGNE

Le sol­dat de pre­mière classe Lyl­lia appar­tient au régi­ment médi­cal de l’armée de Terre (RMED). Elle fait par­tie des 25 mili­taires de son uni­té venus ren­for­cer la BSPP pour faire face au COVID-19.

« Mon régi­ment a pour voca­tion de déployer, mettre en œuvre, armer et pro­té­ger les uni­tés médi­cales opé­ra­tion­nelles (UMO) du ser­vice de san­té des armées (SSA), explique le sol­dat de pre­mière classe B. Tout juste ren­trée d’une mis­sion de courte durée à Tahi­ti, je suis en per­mis­sions lorsque mon chef de sec­tion m’ordonne de rejoindre immé­dia­te­ment mon uni­té : je pars à la BSPP.

Au sein de mon régi­ment, je suis auxi­liaire sani­taire (AUXSAN), pour­suit-elle. En tant que titu­laire des diplômes PSE 1 et 2, le secou­risme ne m’est pas tota­le­ment incon­nu. Le 31 mars, en plein confi­ne­ment natio­nal, nous avons été accueillis à l’état-major de la BSPP par le géné­ral com­man­dant la Bri­gade, le pré­fet de Police et le gou­ver­neur mili­taire de Paris, rien que ça ! Très vite, j’ai été affec­tée au centre de secours Mas­sé­na, dans le XIIIe arron­dis­se­ment de Paris. Une heure plus tard : je déca­lais au VSAV.

En deux semaines de mis­sion, j’ai assu­ré un maxi­mum de gardes, assure le pre­mière classe B. Tou­jours d’une durée de 48 heures et tou­jours au VSAV. C’est un rythme assez fati­guant car les jour­nées sont denses et les nuits, presque blanches. Nous avons trai­té plu­sieurs cas sus­pects de coro­na­vi­rus par jour. En soi, la mis­sion COVID est rela­ti­ve­ment simple et visuel­le­ment, elle n’est pas for­cé­ment impres­sion­nante. Mais elle est contrai­gnante, et aus­si sour­noise. Il faut se pro­té­ger, il faut por­ter sys­té­ma­ti­que­ment les équi­pe­ments de pro­tec­tion indi­vi­duelle (EPI) pour limi­ter les risques de conta­gion. Par­fois, c’est assez com­pli­qué, comme lorsque nous avons réa­li­sé un mas­sage car­diaque pen­dant près de 45 minutes, avec tous les EPI du COVID.

La BSPP est au pre­mier plan, au coeur de l’action

La BSPP est au pre­mier plan, au coeur de l’action, conclut le sol­dat de pre­mière classe Lyl­lia B. J’ai énor­mé­ment appris de cette mis­sion, tant opé­ra­tion­nel­le­ment qu’humainement. »

L’INFO EN +La devise du régi­ment médi­cal est Ser­vire pro Sal­vare (Ser­vir pour Sau­ver). Un pré­cepte assez proche de la BSPP.

Credits

CAPORAL JEAN FLYE
SAPEUR DE PREMIERE CLASSE MAXIME GRIMAUD
SAPEUR DE PREMIERE CLASSE MYRAM JABALLAH

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