DÉCOUVERTE — LA CHANCELLERIE EN DIX QUESTIONS !

Nicho­las Bady —  — Modi­fiée le 24 février 2022 à 03 h 45 

#BrigadeInside — La notation, l’avancement, les récompenses et les décorations font partie du quotidien de la Brigade ! Élément incontournable des ressources humaines, la chancellerie agit au profit de chaque pompier de Paris. Le capitaine Olivier Climaud, chancelier du général, « scelle » pour ALLO DIX-HUIT les réponses à nos dix questions.

1 — La chancellerie, c’est quoi ?

His­to­ri­que­ment, la chan­cel­le­rie est le lieu où étaient scel­lés cer­tains actes, avec le sceau du sou­ve­rain ou de l’État, par un chancelier.

Aujourd’hui, dans les armées, la chan­cel­le­rie a pour mis­sion de pré­pa­rer les tra­vaux de dis­ci­pline, de déco­ra­tion, d’avancement et de nota­tion de l’ensemble des mili­taires du corps dont elle dépend.

2 — Existe-t-il plusieurs niveaux de chancellerie à la Brigade ?

Oui. Il y a deux niveaux de chan­cel­le­rie : un dans chaque grou­pe­ment et un pour la Bri­gade. Dans les grou­pe­ments et pour l’état-major, les sept chan­ce­liers sont des sous-offi­ciers. Ils sont les conseillers tech­niques de leurs chefs de corps. Au niveau Bri­gade, le chan­ce­lier est un offi­cier, conseiller tech­nique du géné­ral com­man­dant la Brigade.

3 — Quelle est l’importance de la notation ?

La nota­tion est la « pierre angu­laire » de tous les actes de ges­tion en res­sources humaines. Elle a pour but d’évaluer les per­for­mances de l’année du mili­taire et est uti­li­sée pour les contrats, l’avancement, la mobi­li­té… La nota­tion est donc un élé­ment cen­tral de la car­rière du mili­taire, à ne sur­tout pas négliger !

4 — Qui est le notateur « juridique » ?

C’est le second nota­teur. Le nota­teur juri­dique du mili­taire du rang est son com­man­dant d’unité, tan­dis que celui du sous-offi­cier est son chef de Corps. Enfin, le nota­teur juri­dique des offi­ciers, à quelques rares excep­tions comme les méde­cins, est le géné­ral. La nota­tion est donc bien un acte de commandement !

5 — Qu’est-ce qu’un RAC ?

C’est le résul­tat annuel chif­fré dans la nota­tion des sous-offi­ciers et mili­taires du rang. Cet élé­ment est contin­gen­té à 36 % de RAC « +1 » par grade, à attri­buer par le second nota­teur, au choix, à ses mili­taires. Pour cela, la nota­tion est un équi­libre déli­cat entre mérite et tech­nique pour les notateurs.

6 – Dans les travaux d’avancement, qu’est qu’un « fusionnement » ?

Les chefs de corps classent les sous-offi­ciers de leur grou­pe­ment entre eux (mais éga­le­ment les offi­ciers) : c’est le pré-fusionnement.

Le géné­ral, quant à lui, a pour mis­sion de conca­té­ner ces clas­se­ments en un seul pour pro­po­ser un tra­vail glo­bal : c’est cela le fusion­ne­ment. Le rôle des chan­ce­liers à chaque niveau est de pro­po­ser, à leur auto­ri­té, ce tra­vail de classement.

7 — Quelle est la différence entre nomination et promotion ?

On est nom­mé au pre­mier grade d’une caté­go­rie, puis pro­mu. Concrè­te­ment, un sapeur est nom­mé capo­ral puis pro­mu capo­ral-chef. Le capo­ral-chef est ensuite nom­mé ser­gent, puis pro­mu ser­gent-chef, pro­mu adju­dant et ain­si de suite…

8 — Quelle est la différence entre récompense et décoration ?

Une récom­pense est la recon­nais­sance du tra­vail accom­pli. Elle peut revê­tir plu­sieurs formes : une lettre de féli­ci­ta­tions, un témoi­gnage de satis­fac­tion ou encore une cita­tion, affi­chée ou non sur une médaille.

La déco­ra­tion est une médaille qui honore une action ou une par­ti­ci­pa­tion. D’ailleurs, la BSPP n’a jamais autant déco­ré que ces der­nières années… en rai­son de l’actualité ! Car c’est bien l’opération qui fait les déco­ra­tions de ter­rain. Pre­nez l’incendie de la rue Erlan­ger : 64 sau­ve­tages avec prise de risque et 77 médailles pour acte de cou­rage et de dévoue­ment (ACD) décernées !

9 – Qu’est-ce qui fait l’attrait de la fonction de chancelier ?

La chan­cel­le­rie est une dis­ci­pline qui demande de la rigueur et de la précision.

En effet, les tra­vaux pré­sen­tés et les conseils appor­tés à l’autorité ont des inci­dences impor­tantes sur les car­rières et par­cours des admi­nis­trés. Le chan­ce­lier est donc au plus près du chef, et c’est cette rela­tion qui à mon sens fait tout l’attrait de cette fonction.

10 — Quels sont les pouvoirs du chancelier ?

Le chan­ce­lier a le devoir de conseiller son auto­ri­té en appor­tant l’ensemble des élé­ments lui per­met­tant de prendre sa déci­sion en toute connais­sance de cause. Mais le chan­ce­lier n’a aucun pou­voir décisionnaire !


À LIRE AUSSI…

INTERVIEW — MÉDECIN-CHEF STÉPHANE TRAVERS : « C’est ensemble que l’on pour­ra aug­men­ter la qua­li­té du ser­vice rendu. »

Retour en haut