FEU D’ENTREPÔTS À AUBERVILLIERS — Une intervention très complexe…

Jean Flye —  — Modi­fiée le 19 août 2021 à 05 h 16 

Retour d’inter — Vendredi 16 avril 2021, 05 h 59 et 42 secondes. « Urgence pompier j’écoute… ». Quelques minutes plus tard, l’opérateur déclenche le départ des secours sur le secteur d’Aubervilliers. Un énorme brasier d’une série d’entrepôts menace des habitations, des voies SNCF et une autoroute. Retour sur une intervention très délicate.

Au même moment, dans le centre de secours AUBE, tout le monde est pai­si­ble­ment en train de dor­mir. Tout le monde ? Non ! Au poste de veille opé­ra­tion­nel (PVO), un sapeur-pom­pier sur­veille le sec­teur dans l’attente d’un éven­tuel départ des secours. Mais une autre lumière est allu­mée, c’est celle du bureau de l’adjudant D., sous-chef du centre de secours. « Inha­bi­tuel pour beau­coup, mais chose habi­tuelle pour moi, je suis debout depuis 4 heures 30, rasé, en tenue et les bottes cirées » entame-t-il. L’adjudant D. dort peu et a pour habi­tude de com­men­cer très tôt ses jour­nées. Dans moins de deux heures, il fini­ra sa garde, il en pro­fite alors pour régler les petits détails admi­nis­tra­tifs inhé­rents à sa fonc­tion de sous-chef de centre.

6 h 01. La sirène reten­tit dans le centre de secours, l’adjudant D. est déjà prêt, « je suis bien réveillé et j’ai les idées claires ». Pre­mier arri­vé au PVO, il sai­sit l’ordre de départ. « Entre­pôt, […] On attend sur place… » Avec ses onze années d’expérience en tant que chef de garde, par réflexe, ses yeux s’arrêtent tout de suite sur les mots-clés don­nés par le requé­rant. « Dans ma tête, il n’y a pas de doute, il y a trop peu d’informations pour me dire que ça ne brûle pas » com­mente-t-il. Ses dires sont rapi­de­ment véri­fiés lorsque le chef de salle du centre opé­ra­tion­nel l’appelle pour lui annon­cer qu’un groupe incen­die l’accompagne en anti­ci­pa­tion et pré­cise que « l’entrepôt a per­cé, les flammes sortent du toit et plu­sieurs explo­sions ont retenti ».

L’adresse indique le che­min du haut Saint-Denis à Auber­vil­liers. L’adjudant D. la connaît bien. Très sou­cieux de la pro­pre­té de ses véhi­cules, « je lave très régu­liè­re­ment ma voi­ture et mon scoo­ter dans la sta­tion de lavage d’à côté ». Sur la carte, l’adjudant cherche les points d’eau d’incendie dis­po­nibles sur le sec­teur. Son idée de manœuvre se des­sine clai­re­ment. Le chef d’agrès du pre­mier secours arrive à son tour au PVO, l’adjudant D. peut s’appuyer sur ce sous-offi­cier de confiance, valeu­reux et très professionnel.

À AUBE, c’est l’effervescence. Les moteurs démarrent, les gyro­phares illu­minent l’aurore et cha­cun prend sa place au sein du four­gon et du pre­mier secours. Au sor­tir de la caserne, un spec­tacle flam­boyant s’offre aux sol­dats du feu. Un immense panache de fumée en forme de cham­pi­gnon appa­raît au bout d’une ligne droite et sur­plombe le soleil levant. Dans les engins, l’excitation monte d’un cran, l’adjudant D. calme ses hommes, « faites bien atten­tion, il y a des bou­teilles de gaz qui explosent ».
L’adjudant donne pour consigne au chef d’agrès du PS de pas­ser par le che­min « laté­ral » se situant au nord de l’entrepôt. Avec ses hommes, ils pas­se­ront avec le four­gon par le che­min du haut Saint-Denis plus au sud et s’arrêteront devant l’entrée prin­ci­pale. L’idée est d’avoir une vue d’ensemble de l’environnement avant même d’avoir posé le pied par terre. Les deux engins pompes arrivent en six minutes sur les lieux, ils sont accom­pa­gnés par l’échelle pivo­tante auto­ma­tique à nacelle de La Courneuve.

Sau­ver ce qui peut l’être
L’adjudant fait sta­tion­ner son véhi­cule et sen­si­bi­lise ses hommes sur le risque d’explosion. « On longe les façades et on regarde tou­jours vers le haut ! » s’exclame-t-il. En sor­tant du véhi­cule, l’adjudant observe l’entrepôt, le bâti­ment est com­plè­te­ment embra­sé, seule la par­tie admi­nis­tra­tive, acco­lée au bâti­ment, résiste encore aux flammes. Mais pour com­bien de temps ? À sa droite, une ligne d’environ 80 mètres de pavillons d’habitation est mitoyenne. Les flammes sor­tant du toit sont par­ti­cu­liè­re­ment vio­lentes et les fumées menacent dan­ge­reu­se­ment les mai­sons. Pour l’adjudant, la prio­ri­té est ici. Sa mis­sion prin­ci­pale est la recon­nais­sance, l’évacuation et la pro­tec­tion de ces pavillons. Sur la gauche de l’entrepôt prin­ci­pal, un autre volume appar­te­nant à un anti­quaire com­po­sé de boxes de sto­ckage plein de meubles et de maté­riaux nobles. Pour l’adjudant D., la sau­ve­garde de cet entre­pôt est sa deuxième priorité.

Le chef de garde com­mande alors au sous-offi­cier du PS d’établir deux lances afin de créer un rideau d’eau pour cou­per les pro­pa­ga­tions aux habi­ta­tions. Quant aux hommes du four­gon, ils éta­blissent rapi­de­ment une pre­mière lance grande puis­sance entre les deux entre­pôts pour pro­té­ger les anti­qui­tés. L’adjudant maî­trise sa manœuvre. Il sait qu’il ne sau­ve­ra pas l’entrepôt prin­ci­pal qui est déjà com­plè­te­ment rava­gé par les flammes. Seule une chance sub­siste de sau­ver la par­tie admi­nis­tra­tive qui, elle, n’est pas encore détruite. Il engage alors une de ses équipes à l’intérieur afin de pro­té­ger ce qui pour­rait encore l’être.

À ce moment-là, l’adjudant D. vient de mettre tous ses moyens dis­po­nibles pour ralen­tir la pro­gres­sion du feu. Les engins du groupe incen­die sont encore en route et ne devraient pas tarder…

Illus­tra­tion R. Dosne (toute repro­duc­tion interdite)

6 h 14. « De l’adjudant D., je demande ren­fort incen­die et deux engins-pompe… » Les mots du chef de garde résonnent dans le véhi­cule de liai­son radio du capi­taine Hugo M., offi­cier de garde de la 26e com­pa­gnie. Aujourd’hui, il a la chance d’avoir comme conduc­teur le lieu­te­nant Gérald B., jeune offi­cier « rang », sa grande expé­rience opé­ra­tion­nelle pour­rait lui être d’une grande aide.

Le capi­taine est déjà foca­li­sé sur l’intervention et sur les lieux, il découvre avec stu­peur le bra­sier géant. Les hommes et femmes de l’adjudant D. s’affairent à éta­blir les tuyaux. Les pre­miers jets se dirigent rapi­de­ment en pro­tec­tion des habi­ta­tions et de l’entrepôt d’antiquités. Le capi­taine sta­tionne son véhi­cule au niveau de la sta­tion de lavage et rejoint l’adjudant qui lui explique le dis­po­si­tif en cours. Avant de prendre le com­man­de­ment des opé­ra­tions de secours, le capi­taine M. sou­haite effec­tuer le tour du feu afin de se rendre compte de l’étendue du sinistre.

Accom­pa­gné du lieu­te­nant B., il s’engage alors par la rue Bis­son située à droite de l’entrepôt au niveau des habi­ta­tions mena­cées. L’entrepôt est extrê­me­ment éten­du, il mesure envi­ron 90 mètres de long. Lorsqu’ils arrivent au bout, ils découvrent un autre entre­pôt dans le pro­lon­ge­ment. Celui-ci contient des tex­tiles et com­mence déjà à brû­ler. Le capi­taine mesure alors l’étendue du sinistre et éva­lue les risques sur les autres entre­pôts atte­nants. Le ren­fort incen­die deman­dé par l’adjudant D. va per­mettre d’utiliser un gros volume d’eau grâce notam­ment à la pré­sence des deux bras élé­va­teurs aérien (BEA) pré­sents dans l’ensemble grande puis­sance (EGP). Les deux lances sur les BEA per­met­tront d’envoyer un débit de 6 000 litres par minute sur le bra­sier, de quoi atté­nuer son inten­si­té. Le capi­taine s’interroge : un EGP ne sera pas suf­fi­sant, il en faut un autre pour enrayer les pro­pa­ga­tions et pro­té­ger les autres entre­pôts de la par­tie ouest. De plus, il fau­dra beau­coup d’engins-pompes pour pro­té­ger les habitations.

Le nuage de fumée noire pour­rait pro­vo­quer un immense caram­bo­lage.
6 h 28. « Du capi­taine M., je prends le com­man­de­ment des opé­ra­tions de secours, je demande un EGP, quatre engins-pompe et un groupe de recherche sau­ve­tage en milieu urbain… ». Le capi­taine M. rejoint l’adjudant D. devant l’entrepôt prin­ci­pal : « mon adju­dant, vous allez prendre le sec­teur « habi­ta­tion », votre effort se por­te­ra sur la lutte contre les pro­pa­ga­tions aux pavillons » com­mande le nou­veau com­man­dant des opé­ra­tions de secours. Le capi­taine divise l’intervention en trois sec­teurs, le sec­teur habi­ta­tion, le sec­teur entre­pôt anti­quaire sous les ordres du lieu­te­nant B. et le sec­teur avant sous sa propre direction.

Deve­nu chef du sec­teur « habi­ta­tion », l’adjudant D. avec ses « p’tits gars d’Auber » gra­vitent sur toute la rue Bis­son, paral­lèle à l’entrepôt. La vio­lence des flammes sor­tant du toit de l’entrepôt menace de plus en plus les habi­ta­tions. Aidés du four­gon d’appui, du camion d’accompagnement de Saint-Denis et du BEA Cham­per­ret, les hommes de l’adjudant tra­vaillent sans relâche. Pas moins de sept lances entrent en action et deux lignes de tuyaux de 110 mil­li­mètres sont éta­blies sur ce sec­teur. Toutes les équipes inves­tissent les pavillons afin d’effectuer des recon­nais­sances et d’évacuer les per­sonnes qui pour­raient être incom­mo­dées par les fumées.

Pour le capi­taine M., le cœur de l’intervention se situe à l’arrière, du côté de l’entrepôt tex­tile qui brûle et menace les autres entre­pôts mitoyens. Le risque explo­sif est impor­tant, plu­sieurs explo­sions ont d’ailleurs été res­sen­ties par les équipes et une bou­teille de gaz a atter­ri à quelques mètres d’un pre­mier secours. La météo capri­cieuse, quant à elle, joue des tours au COS : le vent dirige dan­ge­reu­se­ment les fumées vers la par­celle d’autoroute A86 se situant à proxi­mi­té de la face arrière du sinistre, le nuage noir pour­rait pro­vo­quer un immense carambolage.

Il est 6 h 39, lorsque le véhi­cule de poste de com­man­de­ment tac­tique du pre­mier grou­pe­ment d’incendie et de secours (GIS1) est acti­vé au niveau de la sta­tion de lavage. Tout va très vite, les nom­breux ren­forts sont arri­vés et l’intervention prend une nou­velle dimen­sion. Le capi­taine M. passe son mes­sage d’ambiance quelques minutes après, puis croise le colo­nel Baillé, chef de corps du GIS1, des­cen­dant de la nacelle de l’EPAN de la Cour­neuve. « Je viens d’écouter ton mes­sage, monte dans la nacelle avec moi, en hau­teur nous aurons un meilleur point de vue » lui lance le chef de corps. Dans la nacelle, le capi­taine voit bien l’ampleur des dégâts, l’entrepôt prin­ci­pal est tota­le­ment en feu sur toute la lon­gueur, l’entrepôt mitoyen sur la face arrière est lui aus­si en flammes, sur la gauche, l’entrepôt d’antiquités ne brûle pas mais est for­te­ment mena­cé. Der­rière celui-ci se trouve un énième volume, il ne brûle pas encore, mais un panache de fumée com­mence à sor­tir de la toi­ture. « Celui-ci est per­du » se dit le capi­taine… En redes­cen­dant, le colo­nel prend la déci­sion de redé­cou­per l’intervention en quatre sec­teurs afin de concen­trer les forces en pré­sence sur des zones plus petites et donc plus faciles à tenir.

Des trouées dans les murs afin de pas­ser les lances
« Du colo­nel Baillé, je prends le com­man­de­ment des opé­ra­tions de secours ». Le colo­nel Baillé, offi­cier supé­rieur de garde, assis­té par le capi­taine Samuel G., offi­cier du poste de com­man­de­ment tac­tique, arti­cule les moyens pour endi­guer l’incendie qui concerne main­te­nant trois entre­pôts. Le capi­taine M. est mis­sion­né en tant que chef du sec­teur nord. Sa mis­sion est d’empêcher que tout l’îlot d’entrepôts ne prenne feu. Arri­vé sur la face arrière, le capi­taine M. orga­nise la pro­tec­tion des bâti­ments mena­cés. Le réseau hydrau­lique ne lui per­met­tant pas d’augmenter le nombre de lances, il doit com­po­ser avec une lance grande puis­sance et une autre petite lance. Les deux BEA du deuxième EGP sont bien là mais l’établissement des lignes de tuyaux de 110 mil­li­mètres prend du temps car le point d’eau est éloi­gné. L’entrepôt le plus mena­cé est sur­char­gé de bal­lots de tis­sus enrou­lés. « Celui-ci ne doit pas prendre feu, ce serait une catas­trophe et l’intervention bas­cu­le­rait du mau­vais côté » pense le capi­taine. Cet entre­pôt n’est pas encore enfu­mé mais les parois en béton sont fis­su­rées et laissent appa­raître des flammes. Le capi­taine décide alors de faire des trouées dans les murs afin de pou­voir y pas­ser les lances pour atta­quer le foyer. Les hommes et les femmes du capi­taine M. tiennent bon jusqu’à ce que les BEA puissent enfin diri­ger leurs lances grande puis­sance sur le bra­sier et sou­la­ger les équipes au sol.

Les heures passent, les moyens enga­gés et les efforts consen­tis par les 200 sapeurs-pom­piers de Paris enga­gés font leur effet. Au plus fort de l’intervention, pas moins de dix-sept lances sont en action. Un véri­table déluge d’eau et de mousse qui s’abat sur les entre­pôts. L’intensité des dif­fé­rents foyers baisse pro­gres­si­ve­ment mais le com­bat s’avère long et haras­sant pour les équipes. Des engins de ter­ras­se­ment sont deman­dés afin de pro­cé­der à une extinc­tion com­plète. Ce n’est qu’à 15 h 05 que les mots sal­va­teurs du colo­nel Baillé résonnent sur les ondes « Feu éteint. ». Le sou­la­ge­ment est tel pour les hommes du capi­taine M. et de l’adjudant D. qu’on devine des sou­rires sur leurs visages. Ils sont érein­tés, trem­pés de la tête aux pieds mais la fier­té est là. Aujourd’hui, encore une fois, ils ont fait hon­neur à la bri­gade de sapeurs-pom­piers à Paris.


L’OEIL DE L’OFFICIER POSTE DE COMMANDEMENT TACTIQUE
CNE SAMUEL G.

Quelles ont été vos mis­sions durant l’intervention ?
Ce feu de grande ampleur à fort poten­tiel calo­ri­fique néces­si­tait l’établissement d’un nombre de lances impor­tant. Ma mis­sion a été de coor­don­ner, avec l’appui de l’officier de garde pré­ven­tion et des chefs de garde « ensemble grande puis­sance », la mise en place d’un dis­po­si­tif hydrau­lique consé­quent tout en pre­nant en compte le poten­tiel des engins et les capa­ci­tés des points d’eau d’incendie. Afin de sécu­ri­ser les lieux de l’opération, j’ai dû m’assurer que l’arrêt de la cir­cu­la­tion deman­dée par le COS sur l’autoroute ain­si que sur la ligne du RER soit effec­tif. Nous n’étions pas à l’abri d’accidents rou­tiers ou fer­ro­viaires pro­vo­qués par la chute de pro­jec­tiles issus des mul­tiples explosions.

Aviez-vous des craintes par­ti­cu­lières à votre niveau ?
Ma pre­mière crainte est sus­ci­tée par les nom­breuses explo­sions enten­dues lors de notre pré­sen­ta­tion sur les lieux de l’intervention. La sécu­ri­té de la popu­la­tion et des secours est par­ti­cu­liè­re­ment mena­cée. La pré­sence de l’autoroute et du RER à proxi­mi­té immé­diate est l’une de nos pré­oc­cu­pa­tions. Ma seconde inquié­tude, compte tenu de l’intensité du feu et de la super­fi­cie du site, réside dans les nom­breux risques de pro­pa­ga­tion aux habi­ta­tions et entre­pôts mitoyens.

À votre échelle, quelles déci­sions avez-vous dû prendre ?
On peut décou­per cette inter­ven­tion en trois phases. La pre­mière consis­tait à pro­té­ger les habi­ta­tions, la seconde à arrê­ter la pro­pa­ga­tion aux entre­pôts mitoyens puis la der­nière à ache­ver l’extinction. À mon niveau, j’ai dû orga­ni­ser, avec l’appui d’un offi­cier, la der­nière phase en com­bi­nant une manœuvre d’extinction mousse et une action de trois engins de ter­ras­se­ment per­met­tant le déga­ge­ment de struc­tures métal­liques. Nous avons dû assu­rer, en rela­tion avec les forces de l’ordre, la vacui­té de cer­tains axes et réor­ga­ni­ser le dis­po­si­tif pour per­mettre l’approche et l’engagement de ces moyens lourds. Concer­nant les besoins en per­son­nel et maté­riel, compte tenu de la lon­gueur de l’opération, je me suis assu­ré que le chef de garde res­pon­sable de la zone de remise en condi­tion du per­son­nel dis­po­sait des moyens logis­tiques pour per­mettre la récu­pé­ra­tion puis le réen­ga­ge­ment des sapeurs-pom­piers. Pour le maté­riel, nous avons fait appel aux dépan­neurs méca­ni­ciens pour pro­cé­der aux com­plé­ments en car­bu­rants. Après la phase « feu éteint », nous avons pro­po­sé au COS un dis­po­si­tif de sur­veillance ayant pour but d’empêcher une reprise de feu. Pour ce feu d’entrepôt, l’une de mes pré­oc­cu­pa­tions était éga­le­ment de per­mettre un retour à la nor­male de la cir­cu­la­tion rou­tière et ferroviaire.

Que pou­vez-vous conclure sur la conduite d’une opé­ra­tion de ce type ?
En conclu­sion, sur une opé­ra­tion de cette ampleur, nous devons être en capa­ci­té d’adapter à tout moment le dis­po­si­tif mis en place. Il est néces­saire, dans un pre­mier temps, de concen­trer son effort sur le risque de pro­pa­ga­tion avec comme cri­tères de suc­cès la rapi­di­té de mise en œuvre et la puis­sance des pre­miers moyens hydrau­liques éta­blis. Ensuite, une réflexion doit être menée afin d’optimiser le poten­tiel hydrau­lique pour atta­quer le foyer prin­ci­pal. Et enfin, il est par­fois inté­res­sant de mobi­li­ser, par l’intermédiaire des mai­ries, des moyens lourds de ter­ras­se­ment afin de bécher et d’atteindre des amas de matière en com­bus­tion. L’officier PC ne doit pas hési­ter à ren­for­cer le groupe de com­man­de­ment (PCTAC), face à la com­plexi­té de coor­don­ner la mul­ti­tude d’engins à enga­ger avec tous les para­mètres à prendre en compte. Deux offi­ciers m’ont ren­for­cé à la PC pour m’appuyer dans la conduite de l’intervention.

Enfin, le PCTAC est un organe d’aide au com­man­de­ment qui, dans ce genre d’opération et avec l’appui des experts de garde, doit ren­sei­gner le COS sur les impacts envi­ron­ne­men­taux immé­diats (pol­lu­tion, fumées, impacts sur les voies de cir­cu­la­tion) mais éga­le­ment de répondre aux pré­oc­cu­pa­tions des auto­ri­tés et ser­vices publics ou privés.


Photos : CCH Sylvia Borel

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